Peut-être par vous dire que je reviens d’une nuit blanche et que je ne suis plus sûre de comment aligner mes mots ?
Ca me paraît bien.
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Presqu’un an que je n’ai pas écrit. Et pourtant, il ne s’est jamais passé autant de choses dans ma vie.
Pendant toute l’année 2016, j’ai flirté avec la dépression et ai dansé avec des crises existentielles. J’ai fait des changements majeurs dans ma vie, je suis fatiguée.
Et pourtant, 2016 est de loin la meilleure année de ma vie.
Je m’explique.
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Début 2016, cela fait seulement/déjà un an que je travaille dans la comptabilité. J’ai un job bien payé, je suis cadre, je n’ai aucun souci pour joindre les deux bouts et même économiser un peu.
Alors vous comprenez, il fallait que je pète un câble. C’est ça d’être hyperactive.
J’avais ce rêve d’être tatoueuse, mais que faisais-je réellement pour achever mon objectif ? C’est un ami qui m’a fait me rendre compte que finalement, je ne bougeais rien, et surtout pas mon boule.Â
Fort bien ; j’achète mon matériel de tatouage, et je tatoue ma première peau en avril.
Et là , une révélation : tatouer, c’est de la balle. Ca me rend heureuse. Je sens que c’est réellement ce que je veux faire ; et pas un job pour gagner des tunes et caresser le bonheur des doigts, 4 semaines par an.
Sauf qu’évidemment, en étant consultante en comptabilité, surtout dans un grand cabinet, où veux-tu que je trouve le temps de tatouer ? Et manger ? Et dormir ?
Je pose donc ma démission et choisis un plus petit cabinet, spécialisé dans l’audiovisuel/culturel/associatif, avec l’espoir d’avoir davantage de temps pour m’adonner à ma passion.
2 semaines après avoir commencé mon nouveau job, j’ai envie de m’arracher la peau et sortir de mon corps. J’ai besoin de faire quelque chose pour devenir tatoueuse.
Alors je trouve un apprentissage en tatouage.
Et je commence à travailler 6 jours sur 7.
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J’adore faire trois mille choses ; ça me détourne de mon propre vide (crise existentielle, coucou). Mais je n’ai pas masse d’énergie, je ne fais que tatouer une fois par semaine, et je déteste toujours autant la compta.
Il faut que je diminue la compta. Mais obtenir un temps partiel dans un cabinet de compta…pas évident.
Du coup, il faut que je change de taf pour bosser à temps partiel.
Mais avec un loyer à payer…erf.
Du coup, je cherche une coloc.
Après un mois de recherche, je tombe sur une maison en banlieue, immense, une coloc coolos, un jardin, un chien, un chat, une chambre magnifique et spacieuse, un loyer moins cher : je m’installe.
La semaine suivante, je passe des entretiens chez Camper pour être vendeuse à temps partiel.
Le budget est  serré. Très serré. J’ai besoin de 1000€ par mois pour vivre sans trop me priver et perdre des kilos. Être vendeuse, ça paie pas des masses. Qu’à cela ne tienne, je me ferais 400 balles de tatouage par mois. Je peux le faire. Tout sera mieux que de continuer comme ça.
Alors un lundi, j’entre dans le bureau d’une associée de mon cabinet, et je lui dis « je n’aime pas la comptabilité. Je veux faire du tatouage, je pars à la fin de la semaine. ».
Et là où la Vie a été très forte, c’est qu’en fait, il n’y a personne pour me remplacer. Du coup, le cabinet me propose un temps partiel.
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Me voilà donc, en 2017, à temps partiel, avec un salaire qui me permet de joindre facilement les deux bouts sans même l’argent des tatouages. J’ai recréé une auto-entreprise, je bosse en salon de tatouage 3 jours par semaine, et je n’ai même plus l’impression de travailler en compta.
A côté de ça, je suis partie à la montagne, à Amsterdam, en Thailande et au Vietnam, je suis allée au festival des vieilles charrues, et je me suis fait plein de coupains.
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Rien n’a été facile. J’étais perdue. Je savais que je ne voulais plus faire que de la compta, mais je ne savais pas où aller. J’ai appelé mes amis et ma famille plusieurs fois en pensant que j’étais coincée.
Je me suis rendu compte que ce que je faisais, ce n’était pas vivre. Je dormais dans le confort financier d’un job que je détestais.
Et j’en ai eu marre de la sieste. Pour arriver à être heureux, parfois, il faut passer par des étapes usantes, intenses, difficiles, se donner, encore et encore, même quand il n’y a plus rien, à part vos larmes et les cigarettes avec lesquelles vous avez eu la mauvaise habitude de vous réconforter. Parce que c’est ça aussi, vivre.Â
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Et aujourd’hui, je vous annonce que ce blog s’arrête ici.
Ce n’est pas une triste nouvelle. J’ai passé des heures et des heures à dessiner pour garder cet endroit animé. Sans lui, je ne me serais pas autant entraînée. Et je ne m’arrête pas de dessiner. Je cesse juste de le faire ici.
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Je ne sais pas ce que les gens ont retenu de mes articles. Je voulais simplement raconter des trucs marrants et donner un peu de courage à mon lectorat. Ca me manquera de raconter les détails insignifiants de ma vie.
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J’espère pouvoir continuer à faire des strips, mais une chose est sûre : je ne m’arrête pas de dessiner.
Je vous invite donc désormais à me suivre dans le tatouage sur la page suivante :
>> LA DENT CASSEE.
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Et je vous aime tous.
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A très bientôt.Â